Chronique d'une Révolution : Ukraine 2013-17

2. L'Ukraine prise en étau. Début de la crise : guerre commerciale russo-ukrainienne. 

Analyse du magazine britannique 'The Economist'

Le magazine The Economist s’est intéressé très tôt à la guerre commerciale qui menaçait les deux pays à cause du projet d’association entre l’Ukraine et l’Union Européenne. On note la pression russe pour que l’Ukraine renonce à cet accord. Même si la Russie a les moyens de faire pression, The Economist remarque qu’elle a déjà perdu la bataille médiatique, ce qui explique en partie pourquoi le projet d’association reste très populaire auprès de la population ukrainienne (24/08/2013).

The Economist est assez impartial dès le départ. Dans un article du 23 novembre 2013 intitulée « Playing East against West » (joué l’Est contre l’Occident), on dit que l’Ukraine, pays n’ayant pas encore acquis une culture solide de l’Etat Nation, est prise en étau entre deux blocs, l’Union Européenne et la Russie, qui désirent l’un comme l’autre que Kiev adhère à son club tout en renonçant à l’autre. The Economist note que sans l’Ukraine, la Russie n’est plus un empire et ses frontières reculeront car elles reviendront à celles du XVIIe siècle. On prévient que l’accord d’association entre l’UE et l’Ukraine serait la ligne rouge pour le Kremlin.

The Economist rappelle que la Pologne et la Suède jouent leur crédibilité diplomatique dans cet accord d’association. Un partenariat avec l’Europe de l’Est et le Caucase sans l’Ukraine serait un échec pour l’Union Européenne. Toutefois, le problème pour l’UE est que l’Ukraine ne correspond pas du tout aux valeurs européennes. Pour le magazine britannique l’Ukraine reste un pays corrompu dominé par une élite parasite. Le Président se soucie peu de l’intérêt national et ses seules préoccupations demeurent son maintien au pouvoir et l’enrichissement de son clan.

The Economist est très dur dans sa conclusion : peu importe qui remportera la partie, les accords seront difficilement réglés.

Sept jours plus tard, The Economist écrit que le président ukrainien Yanukovych a commis une grave erreur stratégique en conservant le statu quo (donc en refusant de signer l’association) mais il a rendu un grand service à l’Europe, en évitant à cette dernière de faire bon ménage avec un régime peu sérieux. Par ailleurs, une association aurait probablement servi à relever sa popularité et à le faire réélire en 2015.

Le magazine estime que le temps de Ianoukovych est compté. Il est peu probable qu’il se fasse réélire démocratiquement à cause de la colère qu’il vient de déclencher auprès de la classe moyenne et surtout des jeunes. Pour beaucoup d’entrepreneurs ukrainiens, le traité d’association avec l’UE était la meilleure façon de se protéger du racket fiscal du clan Ianoukovych.

FΩRMIdea Paris, le 7 juillet 2017.

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Assaut

July 8, 2017