CHRONIQUE D’UNE RÉVOLUTION : UKRAINE 2013-17

4. Perte et déclin de la Crimée 

Couverture médiatique de la "crise ukrainienne" en France et en Grande-Bretagne

Auteur: Pierre Scordia

Les craintes émises le 27 février 2014 par le magazine britannique The Economist sur le sort de la Crimée se sont révélées exactes et 15 jours plus tard, il publie un article acerbe à l’égard de la Russie sous le titre « Asymmetric Wars » où il qualifie le référendum en Crimée de farce politique. Cependant, il conseille à l’Ukraine d’accepter cette annexion dans les faits mais pas dans le droit. Si l’Ukraine veut devenir une démocratie de type occidental, elle doit concentrer ses efforts sur les réformes et non sur le nationalisme et le rattachement de la Crimée. Quant à l’Occident, il doit répondre en organisant une sorte de plan Marshall pour aider l’Ukraine à se moderniser. Selon le magazine, la meilleure façon de récupérer la Crimée est de montrer aux habitants de la péninsule que l’Ukraine s’enrichit et prospère démocratiquement. Pour le moment, l’Ukraine se doit de protéger les Tatars de Crimée en facilitant leur accueil sur son territoire.

Pour le journal français en ligne Causeur qui regroupe des journalistes de droite, des chevènementistes et des communistes, les frontières ne sont pas intangibles puisqu’il y a eu un précédent avec le Kosovo. Cet argument a été d’ailleurs repris par François Fillon lors de sa campagne présidentielle.

Quatorze mois plus tard, The Economist juge l’annexion désastreuse pour la péninsule. Les sanctions occidentales et le blocus ukrainien empêchent le développement de l’industrie touristique, secteur vital pour la Crimée. On note l’absence d’espace politique et médiatique pour les populations ukrainienne et tatare et une répression contre les voix dissonantes. On reconnaît que la population locale reste attachée à la Russie. Le tiers de la population compte des retraités dont la plupart sont nostalgiques de l’Union Soviétique. 85% du budget de la Crimée est financé par le gouvernement fédéral russe.

Le journal français Le Figaro, dans un article du 23 novembre 2015, parle des autorités pro-russes en Crimée et non des autorités russes. Il mentionne l’attentat contre des pylônes électriques, plongeant la péninsule dans le noir puisque la Crimée dépend à 70% de l’Ukraine en approvisionnement en électricité. Ce sabotage serait le travail de Pryva Sektor et de militants tatars dont leur leader réclame une enquête concernant des enlèvements et des meurtres qui ont eu lieu en Crimée.

FΩRMIdea Paris, le 22 juillet 2017. | Read this article in English

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