l’histoire des Sassoon

 

Nationalisme plutôt qu'impérialisme

Auteur : Rinaldo Tomaselli

Les Sassoon - une puissante et influente famille bagdadienne installée à Bombay - ont joué un rôle clé dans le commerce de l'Opium et dans les expéditions punitives britanniques en Chine au XIXe siècle. Plus tard, ils travailleront pour les intérêts irakiens sous les règnes de Fayçal 1er et de Gazhi.

La guerre de l’Opium en Chine

À part peut-être en 1939-45 où une partie du monde combattait l’idéologie de l’autre partie, les guerres que les hommes se sont livrées au cours des siècles, n’ont jamais été d’une très haute moralité. Il s’agissait en général de voler à un État des terres ou des produits que l’on convoitait, quitte pour cela à massacrer des populations entières ou à envoyer mourir les forces vives du pays pour l’enrichissement de quelques privilégiés. La guerre de l’Opium qui opposa la Grande-Bretagne à la Chine entre 1839 et 1842, est l’exemple parfait du cynisme d’une puissance sur un État plus faible, dans le seul but de gonfler le Trésor national.

Au début du XVIIIe siècle, la Chine s’ouvrait un peu plus au commerce avec les Européens qui avaient créé des comptoirs ou des colonies en Asie, notamment le Portugal, l’Espagne, les Pays-Bas et la Grande-Bretagne. Cette dernière, avec au début le Portugal, introduisit l’opium en Chine comme stimulant. Les Chinois connaissaient déjà l’opium qu’ils utilisaient comme analgésique, mais l’arrivée sur le marché d’une grande quantité de ce produit, favorisa la consommation en tant que drogue liée à une dépendance définitive. Ainsi, en moins de trente ans (1805-1830), l’importation d’opium britannique passa de 4.000 caisses à 40.000.

Les ravages de la drogue dans la population chinoise étant catastrophique, l’empereur réagit en interdisant son importation et sa consommation. C’est à Canton, principal port d’entrée de l’opium britannique en Chine, que les mesures les plus drastiques furent prises. Les autorités fermèrent les fumeries en 1839, les stocks d’opium furent saisis et détruits (1.188 tonnes) et l’empereur demanda officiellement à la reine d’Angleterre de mettre fin au trafic. Le Parlement britannique, au nom de la défense du commerce, répondit en envoyant un corps expéditionnaire composé de 44 bateaux, de 540 canons et de 4.000 hommes.

Ils attaquèrent la Chine en juin 1840, s’emparèrent de Hong Kong, puis de Canton, Guangzhou et d’autres villes. Les Chinois sont alors forcés de signer l’armistice le 27 mai 1841 et céder aux exigences britanniques, qui sont entre autres, la reprise du commerce de l’opium, le remboursement des stocks détruits et la cessation de Hong Kong à la Grande-Bretagne. 

Shanghai dans les années 20

David Sassoon et son empire aux Indes britanniques

Dans cette guerre de l’Opium, un des principaux protagonistes était la famille Sassoon. Le patriarche David, né en 1792 à Bagdad était le Trésorier général du vilayet (province) de Bagdad entre 1817 et 1829. Après des persécutions contre la communauté juive, David Sassoon quitta Bagdad avec sa femme et ses quatorze enfants pour Bouchehr dans le Golfe persique (1829), puis pour Bombay en 1830. Il fonda une banque et grâce au prestige de son nom, il obtint le monopole de l’exportation du coton, de la soie et de l’opium en Inde. Il accumula une fortune gigantesque, notamment avec l’opium qu’il exportait vers la Chine et le Japon, soit près de 19.000 caisses en un an (1830-1831).

David Sassoon et ses huit garçons, ouvriront des succursales de la banque David Sassoon & Cie dans toutes les grandes villes d’Inde, de Chine et du Japon où ils détiendront également des compagnies d’assurance, des filatures et d’énormes fermes.

En Inde, les Sassoon possédaient dix-sept filatures employant 20.000 personnes. Ils investissaient aussi massivement dans d’autres secteurs industriels et dans les installations portuaires des grandes villes indiennes. Au milieu du XIXe siècle, la famille Sassoon est incontournable dans le commerce de tout l’Extrême-Orient et a une véritable mainmise sur l’ensemble des produits indiens, de la production à l’exportation en passant par le financement. En moins d’une décennie, David Sassoon est devenu l’une des personnes les plus influentes d’Inde et la plus fortunée du sous-continent.

Entrée du palais Sans-Souci de Byculla (Inde)

Lorsque les stocks d’opium des Sassoon ont été saisis et détruits par le gouvernement chinois, le clan avait demandé l’aide du gouvernement anglais pour récupérer ses biens et pour forcer les Chinois à ré-autoriser le commerce de la drogue. Les Sassoon étaient donc les principaux responsables de la guerre de l’Opium qui a duré trois ans. Ils en ont été aussi les principaux bénéficiaires, puisque les Chinois ont dû les dédommager en leur versant deux millions de livres anglaises, tandis que le Traité de Nankin leur imposait de rembourser les frais de guerre à la Grande-Bretagne, soit vingt-et-un millions de livres anglaises. 

Cependant, les Sassoon avaient leur monopole de l’importation et de la distribution de l’opium limité sur une bande côtière de la Chine. Une seconde guerre était nécessaire pour s’emparer de tout le marché chinois y compris l’intérieur des terres. Elle fut donc déclenchée en 1858 par la Grande-Bretagne à laquelle la France s’était jointe dans l’espoir de s’ouvrir au marché chinois. Les Britanniques rasèrent plusieurs villes chinoises, les temples de Pékin furent pillés, puis un traité de paix fut signé en octobre 1860. Celui-ci assurait enfin l’exclusivité du commerce de l’opium dans toute la Chine à la famille Sassoon. Ce fut une réussite. En quelques années la dépendance à l’opium augmenta d’une façon spectaculaire, pour arriver en 1875 à cent millions de consommateurs en Chine.

Dans les années qui suivirent la seconde guerre, David Sassoon a pu étendre ses activités à la Birmanie et à la Malaisie. Après avoir exploité les Indiens et drogué les Chinois, les Sassoon firent édifier de nombreux dispensaires, des bibliothèques, des hôpitaux, des orphelinats, des musées et des synagogues un peu partout en Inde. De nombreuses fondations caritatives et des écoles furent également fondées. A partir des années 1860, David Sassoon devint le leader de la communauté des Juifs bagdadiens d’Inde et de Chine. Il fit construire à Bombay la plus grande synagogue d’Inde, Magen David. Sa principale demeure, le palais Sans-Souci, a été édifiée à Byculla (Bombay). Aujourd’hui, elle est devenue l’hôpital Masina. David Sassoon est mort le 7 novembre 1864 à Pune (Inde), où se trouve son mausolée.

La statue de David Sassoon à la Bibliothèque de Bombay. Photo de Nirmal Harindran. The Indian Express

Selon la tradition familiale, les Sassoon seraient les descendants de Yusuf ben Salomon ibn Shoshan, dit Yazid ibn Omar ha-Nasi, juge du Tribunal Suprême (Sanhédrin) de Tolède. Après l’expulsion des Juifs d’Espagne en 1492, les Sassoon se réfugièrent dans l’Empire ottoman. Au début du XVIe siècle, on trouve des membres de cette famille à Salonique (Thessalonique), à Smyrne (Izmir), à Magnésie (Manisa), à Constantinople (Istanbul), à Jérusalem et à Bagdad. Le nom peut s’écrire de différentes manières ou avec d’autres noms accolés (ben David, ben Isaac ibn Shoshan, Sassoon ben Samuel, etc.). Les noms de famille n’étaient pas obligatoires dans l’Empire ottoman et les variantes d’un patronyme pouvaient être multiples.

Par ailleurs, le nom « Sassoon » ou « Sason » ou « Sassoun » est également porté par des Kurdes, des Arabes ou des Arméniens. Il est probable que l’origine soit la ville de Sason (autrefois Sassoun), en Turquie orientale, dans la province de Batman, Haute-Mésopotamie.

David Sassoun fut le seul petit-fils du patriarche Heskel Elkebir (1740 à 1816) qui s’installa définitivement en Inde. La plupart des autres membres de la famille sont restés dans l’Empire ottoman et quelques-uns devinrent célèbres, notamment Yehezkel Sassoon, dit Sassoon Eskell, fils du rabbin Shlomo-David Heskel.

Sir Sassoon Eskell et le nationalisme iraquien

Sassoon Eskell est né le 17 mars 1860 à Bagdad. Il est d’abord scolarisé en français à l’Alliance Israélite Universelle de Bagdad, puis en 1877 il est envoyé chez son oncle maternel Menahem Saleh David à Constantinople où il poursuivra son éducation. Ses études en économie et en droit l’amèneront d’abord à Londres, puis à l’Académie diplomatique de Vienne. Il retourna ensuite à Constantinople où il obtint un autre diplôme en droit.

En 1881, Sassoon retourne à Bagdad. Grâce à ses études dans la capitale ottomane et à l’étranger, il parle couramment neuf langues (arabe, turc, français, grec, persan, hébreu, allemand, anglais et latin). Il est nommé drogman (traducteur officiel) du vilayet de Bagdad, puis secrétaire du bureau des Affaires étrangères du préfet (1885). A la proclamation de la nouvelle Constitution ottomane en 1908, il est élu député de Bagdad au Parlement à Constantinople, pour le Comité d’Union et Progrès (parti Jeunes Turcs). Il occupera cette fonction jusqu'à la fin de la Première Guerre mondiale, lorsque l’Empire ottoman a été démembré et que la Mésopotamie (Iraq) en a été détachée et occupée par la Grande-Bretagne (1919).

Alors que les Britanniques occupaient déjà le terrain depuis 1916, la Société des Nations confie la Mésopotamie au Royaume-Uni le 25 avril 1920. Officiellement, il s’agissait d’assurer la transition des territoires de l’actuelle Iraq (sans le Koweït), vers l’indépendance. En réalité le « Mandat » britannique permettait de garder la mainmise sur le pays et surtout sur ses ressources pétrolières. Ce mandat a été accordé dans le cadre du Traité de Sèvres imposé à l’Empire ottoman par les puissances victorieuses de la Première Guerre mondiale. Toutefois, le traité n’a jamais été ratifié par aucun État et c’est le Traité de Lausanne qui le remplacera en 1923.

Les Britanniques vont d’abord créer une monarchie constitutionnelle avec à sa tête le roi Fayçal ibn Hussein qui vient tout juste d’être chassé de Syrie par les Français qui n’en voulaient pas (1921). Puis la Grande-Bretagne se chargea de régler définitivement les problèmes frontaliers de l’Iraq, notamment en détachant le Koweït à son profit et en annexant le vilayet de Mossoul et ses territoires pétrolifères, réclamé par la Turquie (1926).

Théoriquement, l’arrivée du roi aurait dû déboucher sur l’indépendance complète de l’Iraq. Un traité allant dans ce sens a été signé en 1922, le premier Parlement iraquien est élu le 12 juillet 1923 et la première Constitution est proclamée le 21 mars 1925. Toutefois le Haut-commissariat britannique reste en place et veille aux intérêts anglais. Le pays n’obtient finalement pas l’indépendance et reste sous la coupe anglaise jusqu’en 1932.

Négociants isréalites de Bagdad

Eskell Sassoon fut un des principaux artisans de la mise en place du gouvernement iraquien et de la Constitution. Il participa à la Conférence du Caire en mars 1921. Cette conférence avait été organisée par Winston Churchill pour trouver un moyen de maintenir le contrôle politique et économique sur les territoires du Proche-Orient enlevés aux Ottomans et placés sous autorité britannique (Palestine, Jordanie et Mésopotamie).

Après l’intronisation du roi Fayçal Ier, Sassoon avait été nommé ministre des Finances, poste qu’il occupa durant sept gouvernements successifs. Son action la plus célèbre fut sans doute les négociations menées avec la Bristish Petroleum (BP) en 1925. Sassoon exigea que les recettes pétrolières soient rémunérées en or plutôt qu’en livres anglaises. L'idée se révéla brillante, quand le cours de la livre sterling dégringola.

Les dernières années de sa vie, Sir Sassoon se consacra à créer une monnaie nationale en Iraq. Avec le directeur du cabinet d’audit, Ibrahim el-Kabir, un coreligionnaire de Sassoon, le dinar iraquien fit son apparition au printemps 1932 et remplaça définitivement la livre turque utilisée jusque-là.

Sassoon était un homme d’État clairvoyant qui avait une parfaite connaissance des besoins de son pays et qui s’est battu pour libérer l’Iraq de l’emprise que les Britanniques exerçaient à travers leurs compagnies pétrolières, surtout BP.

En 1932, il fut hospitalisé à Paris pour des problèmes cardio-vasculaires. Il mourut le 31 août et fut enterré dans le quartier de Ménilmontant, au cimetière du Père-Lachaise. Un service commémoratif a été organisé à Bagdad une semaine plus tard, tandis que les journaux du pays faisaient l’éloge de ce grand homme qui devait rester à jamais dans la mémoire nationale et un exemple pour les futures générations. L’indépendance du Royaume d’Iraq fut proclamée le 3 octobre 1932, un peu plus d’un mois après le décès de Sir Sassoon.

Persécutions et expulsion des Juifs iraquiens

Qui aurait pu dire que l’Iraq allait oublier l’un de ses principaux fondateurs en l’espace de deux générations seulement ?

Jusqu'à l’occupation de la Palestine par les Britanniques à la Première Guerre mondiale, les incidents entre Juifs et musulmans étaient rarissimes en Mésopotamie. Ils devinrent plus nombreux dans les années 1920 avec la montée du sionisme et l’accroissement de la population juive en Palestine. Toutefois, le sionisme restait un mouvement très marginal en Iraq.

Au début des années 1930, l’hostilité de la population iraquienne devint nettement plus franche, mais le roi Fayçal Ier pouvait encore tempérer. A la mort de ce dernier, en septembre 1933, le climat allait s’envenimer rapidement. Dès 1934, les fonctionnaires juifs sont exclus dans les entreprises de certains ministères, puis entre 1936 et 1939, une dizaine d’assassinats sont commis sur des personnalités juives. Une bombe explose près d’une synagogue, mais ne fait que des dégâts matériels.

En 1941, un coup d’État républicain soutenu par l’Allemagne nazie avorte grâce à l’intervention des Britanniques qui ont maintenu des basses militaires en Iraq. Les partisans du coup d’État ont eu toutefois le temps d’organiser des pogroms contre la communauté. On recense deux cents morts et des centaines de blessés. A cette époque on estime les Juifs d’Iraq à 150.000 personnes, dont presque 120.000 dans la capitale et à Bassora.

C’est le 14 mai 1948 que fut proclamé l’État d’Israël. La communauté juive fut prise en otage en Iraq, comme dans d’autres pays musulmans. Les parlementaires juifs furent exclus. Des centaines de Juifs furent arrêtés pour activités sionistes, deux d’entre eux furent pendus publiquement. Les dirigeants de la communauté furent tenus de publier des déclarations antisionistes, les Juifs n’étaient plus autorisés à quitter le pays. Le transfert de devises leur fut également interdit. 

En mars 1950, une loi est promulguée pour une année. Elle permet une « dénaturalisation » pour les Juifs désirant émigrer, qui perdent ainsi définitivement leur nationalité iraquienne. La plupart se résigne à abandonner le pays, tandis que des attentats à la bombe surviennent contre des institutions ou des commerces juifs. Trois coupables sont arrêtés et deux sont exécutés sans aucune preuve de leur implication. Les trois personnes étaient juives.

Évacuation des Juifs d'Irak, 1950.

Au début de 1951, tous les biens des Juifs « dénaturalisés » furent confisqués, alors que le gouvernement israélien organisait l’évacuation quasi-complète de la communauté iraquienne par des ponts aériens entre Bagdad et Nicosie et entre Bagdad et Tel-Aviv. A la fin de l’opération, 120.000 Juifs iraquiens avaient rejoint Israël, laissant sur place quelques milliers de leurs coreligionnaires qui avaient refusé de quitter leur pays. Ces derniers n’allaient pas tarder à en payer le prix. L’hostilité de la population et du gouvernement iraquien envers les Juifs devenait insupportable.

Dès la proclamation de la République en 1958, les Juifs n’avaient plus le droit d’acheter des biens immobiliers aux Arabes (musulmans ou chrétiens). La vente de leurs propriétés était interdite et une carte d’identité jaune leur fut attribuée pour les différencier des autres Iraquiens.

La situation empira en 1967 après la guerre des Six Jours et en 1968, lorsque le parti Baas prit le pouvoir. Tous les fonctionnaires juifs furent renvoyés, les entreprises et les commerces juifs furent fermés. Le téléphone leur était interdit, les déplacements en dehors des villes l’étaient également. Des dizaines de Juifs ont été emprisonnés sous accusation d’espionnage, certains sont morts sous la torture. En janvier 1969, quatorze personnes furent pendues en place publique. Cinq chiites et neuf Juifs, pour complot sioniste.

Une année plus tard, sous la pression internationale, le régime baasiste laissait quitter le pays aux 10.000 Juifs qui restaient encore à Bagdad en saisissant leurs biens. En 1990, la communauté iraquienne ne comptait plus qu’une centaine de personnes sous étroite surveillance et, lors de l’invasion de l’Iraq en 2003, l’Agence juive recensait 34 Juifs dans tout le pays. En 2006, le dernier grand rabbin de Bagdad quitta le pays laissant derrière lui une dizaine de ses coreligionnaires qui n’étaient plus que cinq en 2013. Un siècle plus tôt, les Juifs représentaient le quart de la population de Bagdad, soit 60.000 personnes.  

Évacuation des Juifs irakiens vers Tel Aviv - The Times of Israel

Tous les biens de la communauté juive ont été nationalisés, à commencer par les deux hôpitaux de Bagdad et les écoles. Les commerces et les maisons ont été confisqués et le cimetière rasé. De la soixantaine de synagogues qui étaient en activité à Bagdad en 1950, quelques-unes ont été transformées en musées, le reste a été détruit. Le patrimoine millénaire de la communauté a été complètement effacé, alors que pendant des années, la simple évocation d’un nom juif était suffisante pour éveiller des soupçons de complot.

Le palais Sassoon de Bagdad se situait entre l’avenue Al Rashid et le Tigre. Il fut naturellement confisqué par l’État et transformé en théâtre. La bibliothèque privée de Sir Sassoon Eskell était la plus grande et la plus riche du Proche-Orient. Elle fut transférée au musée de Bagdad avant de disparaître dans le pillage de la ville qui suivit l’invasion américaine en 2003. Le palais a été fermé pendant des années avant que l’État ne le vende à un promoteur qui l’a rasé en août 2016, pour faire place à un complexe d’immeubles.  En Iraq, il ne reste plus aucune trace de Sir Sassoon Eskell, ni d’ailleurs des autres Iraquiens de confession juive.

form-idea Londres, le 7 février 2019. Avec nos remerciements à Marina Rota.

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