Peinture : fusion culturelle
Interview avec Sophie Pardo
Sophie Pardo, artiste-peintre en vogue au Québec. D'origines franco-espagoles, elle passe son enfance dans les Pyrénées et fait ses études à Barcelone. Elle s'installe à Montréal en 2001. Ses oeuvres ont été exposées à Milan, à San Diego (Californie) et à Montréal. Lea en español
Où exposez-vous vos peintures ?
Je suis représentée par la Galerie l'Espace Contemporain de Montréal et par la Galerie Gruais-Grondin à Ste-Foy, proche de Québec. J'expose en duo ou en collectif aussi dans d'autres lieux de diffusion.
Quelles sont les techniques que vous utilisez ?
Je fais de la peinture à l'acrylique, à l'huile, et j'utilise des encres, sur toile, bois ou papier. Dernièrement j'utilise des végétaux dans mes créations. Je fais aussi de la gravure.
Comment êtes-vous arrivée à cet art japonais ?
Je prends des cours de calligraphie japonaise traditionnelle effectivement. Mon travail s'en inspire indéniablement. Cela provient du fait que j'avais pris des cours de naginata, escrime à la lance japonaise il y a quelques temps. La notion de l'espace en art martial japonais retrouve des similitudes dans la calligraphie, je me suis donc initiée à cet art, qui structure mon travail.
Est-ce que la peinture est pour vous une forme méditative ou un art martial ?
Je dirais que c'est plutôt d'ordre méditatif dans le fond, mais cela relève des arts martiaux dans la forme, dans le sens où, l'énergie y est canalisée.
Est-ce que le Québec a changé votre façon d’être, votre vision de l’espace et de la vie ?
Quelque soit le pays où l'on émigre, nous en gardons toujours une trace. Au Québec, je rejoins la notion de l'espace telle que je l'avais ressentie en Espagne, en Aragon plus précisément, à travers les vastes terres que l'on retrouve à perte de vue. Toutefois les tonalités de couleur sont très différentes. J'ai pris une série de photos de la végétation l'hiver passé, qui était presque recouverte de neige. Cela donnait un résultat très graphique et cela m'a inspiré pour des travaux en gravure.
L’hiver québécois n’est pas trop difficile ?
Il est difficile lorsqu'il perdure. Le froid peut être intense en effet, je me blottis dans mon atelier que je trouve confortable.
Croyez-vous que les Canadiens soient plus ouverts aux nouvelles idées artistiques ?
Ils suivent en effet les nouvelles approches en art actuel et en art contemporain. Le Musée d'Art Contemporain de Montréal, entre autres, reste très actif. On trouve plusieurs Foire d'Art Contemporain aussi dans la région.
Pensez-vous un jour retourner peindre en Europe ?
Possiblement, dans le cadre d'une résidence, ou d'une exposition également.
Vos origines espagnoles sont-elles visibles dans votre style et le choix des couleurs ?
Pour le choix des couleurs, j'épure mon travail, alors j'utilise moins de couleurs qu'auparavant. Peut-être suis-je influencée par ces hivers et cette neige dont je faisais référence un peu plus haut. Je me penche plutôt sur les formes et les textures. Quant au style, le contraste est toujours de mise, sans doute relié à la lumière et aux clairs-obscurs présents dans la région aragonaise qui ont été gravés dans ma mémoire lorsque j'étais enfant.
Que conseillerez-vous à un artiste espagnol ou à un artiste français que veut s’installer à Montréal ?
Avant tout, je leur conseillerais de venir d'abord passer un séjour, comme je l'ai fait. Et puis, peut-être alors, parleront ils d'un coup de cœur ?
Montréal, le 20 septembre 2015Page sur Facebook