État d’âme français
Auteur : Charles Chardonnet
Depuis plusieurs mois j’attendais avec fébrilité ce moment démocratique. A 18 ans, pour la première fois j’allais pouvoir m’exprimer dans les urnes, de surcroit pour les élections les plus importantes, les présidentielles. Même si je pressentais le résultat de ce premier scrutin, j’ai du mal à exprimer ma joie d’avoir vu mon vote se concrétiser. Pourtant, je ne regrette absolument pas mon choix et j’attends avec impatience le moment de revoter le 7 mai prochain.
Mais ce qui m’inquiète malgré le désir de rassemblement et d’unité auquel je crois sincèrement à travers mon vote, est cette réalité que je vois autour de moi : la haine, la peur, les insultes et la division de mon pays, sentiments malsains entretenus par des perdants du premier tour.
On pourrait penser qu’il m’est facile de sermonner les gens pour qu’ils aillent voter pour un candidat qui n’était pas leur choix de départ. J’admets que moi-même je n’aurais pas la conscience tranquille si je me retrouvais dans une telle situation. Cependant, j’aurais pleinement assumé le vote populaire de mes concitoyens au nom de l’amour que j’éprouve pour mon pays, pour son système démocratique et pour les valeurs républicaines fondées sur le respect d’autrui. Je voterai pour le candidat ou la candidate qui garantit ces principes.
Je suis de ceux qui pensent qu’aucun homme ne peut représenter entièrement un pays. Il est impossible de rassembler sous son nom la diversité de la pensée politique. En revanche, je souscris à des mesures en faveur de l’intérêt commun, mesures qui permettent l’épanouissement et la liberté de chaque individu.
Que l’on soit homme ou femme, Français ou étranger, jeune ou aîné, que l’on soit ouvrier ou banquier, agriculteur ou fonctionnaire, que l’on soit gauchiste ou conservateur, libéral ou altermondialiste, nationaliste ou européiste… nous agissons tous individuellement dans l’intérêt collectif et nous avons tous alors des responsabilités auprès de ceux qui nous entourent.
Il est possible que ma vision des choses paraisse utopique, trop naïve ou trop libérale. Qu’on ridiculise ma jeunesse d’esprit, je l’accepte. En lisant ces quelques lignes, on devine aisément pour qui je vote. Je ne prétends pas détenir la vérité, mais je fais de la confiance le principal fondement relationnel d’une société.
Croyez à la paix et à l’unité, ne ressentez ni rage ni colère qui puissent provoquer des erreurs de jugement. Pensez et agissez en toute conscience, mais ne dénigrez pas la réalité qui vous fait face. C’est en analysant notre présent que nous construisons notre futur et le passé nous sert à comprendre où nous en sommes aujourd’hui. Sortez de vos peurs et de vos préjugés. Agissez par conviction, non pas par désir de contradiction. Conservons ensemble nos principes républicains que sont la liberté, l’égalité et la fraternité.
FΩRMIdea Paris, le 1er Mai 2017.