Waouh ! Du Costa Gavras de haute voltige. La réalité dépasse souvent la fiction et en politique dans les plus hautes sphères du pouvoir, au cœur de l’arène, cet adage est particulièrement et malheureusement vrai. En 2015, nous avions les yeux rivés sur la Grèce où le suspense était total, où la montée fulgurante du parti radical de gauche Syriza et son accession au pouvoir nous avait percutés derrière nos écrans de télévision.
Au-delà de la personnalité du premier ministre Alexis Tzipras, nous avons été séduits par ce brillant, fougueux et humaniste ministre des finances, intraitable avec la commission Européenne à la dégaine de rockeur. Le non à la cravate qui vous prend à la gorge était la marque de fabrique de ceux qui firent voter le peuple pour ou contre l’acception des contraintes tyranniques de l’Europe face à une dette qui se nourrissait de la dette. Le OXI du peuple grec (non), la clameur de ce référendum résonne encore à mes oreilles, ainsi que la capitulation de Tzipras et la démission de Varoufakis.
C’est tout ceci que vous retrouverez dans «Adults in the room», collé-serré, dans une corrida frénétique, quasi documentaire car tiré du livre autobiographique de Yannis Varoufakis lui-même : sa lutte face aux égos indéboulonnables, son combat argumenté de bon sens et de vraies analyses économiques. La crise continue et vous savez quoi ? On risque bien de tous y passer. La logique du monétarisme intraitable piétine les peuples. Nuff said.
Courez-y vite! Des acteurs impressionnants et une mise en scène magistrale.
form-idea.com Lyon, le 1er décembre 2019