Les Géorgiens (Gürcüler)

Auteur : Rinaldo Tomaselli

Les Géorgiens sont un peuple autochtone de Transcaucasie, divisé en une dizaine de (anciennes) tribus qui occupent la majeure partie de la République de Géorgie et des territoires proches en Turquie et en Ciscaucasie. La convoitise de terres géorgiennes par les empires voisins (parthe, romain, puis ottoman, perse, russe) a contribué à l’étalement ou à la déportation d’une partie de la population dans des terres éloignées (Iran, Kazakhstan, Ukraine, Ouzbékistan).

       Encyclopédie Larousse 

Brève indépendance

Durant son Histoire, la Géorgie connut de brèves périodes d’indépendance, souvent suivies par des luttes intestines débouchant sur la création de principautés vassales d’une puissance étrangère. Longtemps le pays fut déchiré entre les empires perse et romain d’Orient qui possédaient respectivement l’Est avec l’Ibérie et l’Ouest avec la Colchide.

Au XIe siècle, le roi David IV arriva à unir le pays et prendre le contrôle de l’Alanie (Ossétie) et de l’Arménie de façon à étendre ses terres jusqu'à la mer Caspienne. Une indépendance qui allait durer jusqu’aux invasions mongoles de 1223.

Le royaume réussit à se reconstituer à la fin du XIIIe siècle, mais dès 1478, après une période de guerre civile, trois Etats distincts émergèrent : la Khakétie, la Kartli et l’Imerthie. Entre 1491 et 1750, la Mingrélie, la Gourie, l’Abkhazie et la Svanétie prirent également leur indépendance en tant que principautés.

Les principautés et royaumes géorgiens étaient des Etats vassaux des empires perse et ottoman depuis longtemps, lorsque les Russes annexèrent la quasi-totalité des territoires entre 1800 et 1828.

L’émigration des musulmans géorgiens

Dès la fin de la guerre Russo-ottomane de 1828-1829, les réfugiés géorgiens musulmans arrivèrent en masse dans l’Empire ottoman. Ce flux migratoire ne cessa pas avant les années 1880.

La majeure partie des Géorgiens est de religion orthodoxe et dépend du patriarcat de toute la Géorgie, qui est une Eglise autonome.

L’Eglise catholique de rite byzantin n’est pas organisée, mais comprend quelques milliers d’adeptes en Géorgie et en Turquie, tandis que les Eglises protestantes progressent depuis l’indépendance de l’Etat au début des années 1990.

Il existe six groupes ethniques géorgiens à majorité musulmane, principalement installés en dehors de la Géorgie : les Adjars (sunnites de Géorgie, Turquie), les Ingilois (chiites d’Azerbaïdjan, Daguestan), les Gurjis (chiites d’Iran), les Chvénéburi (sunnites de Turquie), les Lazes (sunnites de Turquie, Géorgie) et les Meskhètes (sunnites de Russie, Kazakhstan, Géorgie, Turquie).

Nombreuses minorités en Géorgie

En Géorgie, le judaïsme est présent depuis avant le commencement de notre ère. Il a été renforcé au XIXe siècle par l’arrivée d’Ashkénazes de Russie. Les Juifs sont environ 25 000.

D’autres minorités ethniques sont présentes en Géorgie, dont les Azéris (280 000), les Arméniens (250 000), les Russes (350 000), les Ossètes (160 000), les Grecs (100 000), les Abkhazes (95 000), les Ukrainiens (52 000), les Kurdes (39 000), les Biélorusses, les Assyriens, les Allemands, les Turcs, les Tatars, les Bats, les Oudis, les Kabardes, les Tchétchènes, etc. Une centaine de groupes au total.

Départ de nombreux Géorgiens

De nombreux Géorgiens vivent en dehors de la Géorgie actuelle. La plupart ont été déportés après les guerres Russo-ottomanes (1828 – 1829 et 1877 – 1878), dans les années 1920 et dans les années 1940. Les déportations ne concernaient pas uniquement les Géorgiens d’ethnie, mais aussi des minoritaires comme les Allemands, les Grecs, les Kurdes, les Turcs, etc.

La plus grande partie des réfugiés se dirigea vers l’Empire ottoman, puis vers la Turquie à partir de 1923. D’autres furent déportés de force vers l’Asie centrale. De nos jours, les communautés géorgiennes les plus importantes se trouvent en Russie (150 000), en Israël (60 000), en Iran (entre 60 et 100 000), en Ukraine (35 000), en Azerbaïdjan (15 000), au Kazakhstan (10 000), en Ouzbékistan (6 000), en Arménie (1 500), au Kirghizstan (1 500), au Tadjikistan (1 200), au Turkménistan (1 200). Incontestablement, c’est la Turquie qui accueille le plus grand nombre de Géorgiens, avec une population estimée entre 1,2 et 1,5 millions, incluant les Chvénéburis venus principalement d’Adjarie au XIXe siècle. Ce chiffre, bien qu’élevé, ne comprend que les Turcs d’origine géorgienne, mais ne comprend pas les Géorgiens arrivés sur le territoire national après l’indépendance de la Géorgie. Ces derniers pourraient atteindre les 100 000 personnes. La Géorgie a perdu près d’un million d’habitants depuis la fin du régime soviétique.

Présence géorgienne en Turquie

Les communautés géorgiennes de Turquie sont bien organisées et possèdent de nombreuses associations et fondations, ainsi qu’une presse bilingue. Les deux principales zones de peuplement sont sur la Mer Noire et à l’est de la mer de Marmara. La langue est encore parlée par plus de 50% de Turcs d’origine géorgienne.

Ni les orthodoxes, ni les catholiques uniates ou les protestants, ne possèdent d’Eglise organisée en Turquie. Ils se fondent dans d’autres communautés où la langue turque est utilisée.

La communauté catholique géorgienne d’Istanbul qui possédait autrefois l’église Notre-Dame de Lourdes dans le quartier de Bomonti, a été remplacée par une communauté catholique turcophone depuis les années 1970.

form-idea.com Suisse, le 14 septembre 2021. 

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