Taras 🇺🇦
Je t’ai rencontré hier,
Tu as traversé six pays :
La Moldavie, la Roumanie, la Hongrie,
L’Autriche, l’ Allemagne, la France.
Dans la nuit,
Ton sac grenouille sur le dos
Traînant ta petite valise,
La blancheur de ton visage
Disait toute la pâleur de tes rêves.
Alors que j’allais te prendre dans mes bras,
Tu as reculé l’air affolé.
J’ai compris alors ce que la guerre fait à l’enfance.
Un trou béant à l’âme,
Une peur à jamais des inconnu.e.s
Dont on ne sait pas ce qu’ils nous apportent: Amour ? Destruction brutale ?
Tu étais en toi et t’accrochais à chaque petit bout de toi, farouchement.
Ta bulle, un petit bunker.
Taras,
Combien de temps te faudra-t-il ?
Pour dissoudre ce nuage encombrant.
Ce traumatisme et cette colère,
La peur de tout perdre à nouveau, à chaque instant, sans pouvoir comprendre.
Les adultes savent, peuvent comprendre.
Même si ce cauchemar peut hanter leurs nuits à tout jamais.
Mais un enfant ne peut pas comprendre la guerre.
Elle explose, elle l’explose.
Dedans.
Taras…
Ton regard perdu,
La voix, le rire et les larmes furtives et pudiques de ta mère,
La douceur de ta cousine,
Sont gravés en mon cœur.
À tout jamais.
Ondes d’amour à toi. 💛💙
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