Mouvement fondé en 1648 par un rabbin smyrniote, Sabbataï Tsevi (ou Sevi), le sabbatéisme a fait de nombreux adeptes dans le Monde juif, même en dehors de l’Empire ottoman.
Auteur : Rinaldo Tomaselli
L’histoire des Sabbatéens
Sabbatéens | en turc Sabataycılar / Dönmeler
En 1648, Sabbataï Tsevi se proclama « Messie », ce qui provoqua un schisme au sein de la communauté juive de Smyrne (Izmir) qui le bannit de la ville avec ses partisans en 1651. Il s’installa dès lors à Istanbul, puis à Salonique où il fit de nombreux sympathisants, mais en fut chassé vers 1660. Le mouvement allait prendre de l’ampleur et Sabbataï Tsevi fut reçu comme le Messie à Smyrne et à Alep en 1665, villes dans lesquelles plusieurs rabbins s’étaient ralliés à sa cause.
En 1648, Sabbataï Tsevi se proclama « Messie », ce qui provoqua un schisme au sein de la communauté juive de Smyrne (Izmir) qui le bannit de la ville avec ses partisans en 1651. Il s’installa dès lors à Istanbul, puis à Salonique où il fit de nombreux sympathisants, mais en fut chassé vers 1660. Le mouvement allait prendre de l’ampleur et Sabbataï Tsevi fut reçu comme le Messie à Smyrne et à Alep en 1665, villes dans lesquelles plusieurs rabbins s’étaient ralliés à sa cause.
Encouragé par sa communauté, Sabbataï Tsevi se rendit à Istanbul en 1666 en annonçant qu’il prendrait la place du sultan. Dénoncé par les autorités religieuses juives de la capitale, Sabbataï Tsevi fut emprisonné d’abord à Istanbul, puis à Çanakkale et enfin à Edirne.
Craignant pour sa vie, le « Messie » se convertit à l’islam devant le sultan Mehmet IV. Cette conversion fut interprétée comme une volonté de pratiquer secrètement la religion sous le couvert d’une autre, et les Sabbatéens suivirent le mouvement. C’est bien un islam de « façade » que Sabbataï Tsevi adopta tout en justifiant sa conversion par un ordre divin, mais en conservant des pratiques juives, ce qui lui vaudra son exil dans les Balkans où il décèdera en 1676, au Monténégro.
Progressivement, le mouvement s’estompa et la plupart des fidèles passèrent au judaïsme traditionnel ou à l’islam. Il resta quelques foyers sabbataïstes importants à Salonique, à Istanbul et à Izmir, pratiquant en secret.
Lors des échanges de populations entre la Grèce et la Turquie en 1924, les Sabbatéens étant considérés comme musulmans, durent quitter la Macédoine. Une communauté assez importante s’installa d’abord à Makriköy (Bakırköy), puis à Teşvikiye où plusieurs écoles furent fondées (Işık, Terakki) étant réservées uniquement aux adeptes jusque dans les années 1960.
Sur les 20 000 à 25 000 Sabbatéens de Turquie, Istanbul pourrait en compter au moins 15 000. Dans cette ville, la religion est enseignée dans une douzaine d’écoles religieuses par des « ogan » (sorte de prêtres) chargés de transmettre les traditions sabbatéennes.
A Istanbul, à Brousse et à Izmir, il existe des temples appelés « Ortaevi » ou « Khal ». Celui qui se trouve dans le quartier de Teşvikiye à Istanbul est le plus important de la ville, mais c’est la mosquée voisine qui est utilisée pour les enterrements. Les sépultures sabbatéennes occupent une section séparée dans les cimetières musulmans de Feriköy (municipalité de Şişli) ou de Bülbülderesi (banlieue anatolienne d’Üsküdar). Les tombes comportent souvent une photo du défunt, sauf dans le petit cimetière de Maçka qui est fort ancien et plus du tout utilisé pour les ensevelissements. Les prières des Sabbatéens débutent toujours par « Sabbatai Tsevi, esperamos a ti », en souvenir de leur « Messie ». En passant devant une synagogue, ils prononcent la phrase « Je me suis caché, sans dire mon souci, je l’ai fait dormir », indiquant ainsi le caractère dissimulé de leur foi. Cette formule se trouve également sur les pierres tombales.
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