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Auteur : Rinaldo Tomaselli

Malgré la longue histoire de ce peuple, les Ossètes n’ont toujours pas réussi à se libérer de la tutelle de leurs voisins. Une partie du territoire ossète se trouve comprise dans l’Etat de Géorgie, tandis que l’autre partie est une République autonome de Russie. Un tiers des Ossètes vit en diaspora, y compris les descendants des 200 000 personnes expulsées de leurs terres entre 1864 et 1878 par les Russes, vers l’Empire ottoman.

Ossétie du Nord (Fédération de Russie), Ossétie du Sud (Géorgie)Deur Fobos92 - Eie werk, CC BY-SA 3.0

Au VIIe siècle, les Alains, ancêtres des Ossètes, sont dispersés par les Khazars qui annexent leur territoire. Une partie se réfugie dans le Caucase (tribus des Osses ou Asses) et formera un nouvel Etat. Au XIIIe siècle, les Mongols ravagent le pays et les Ossètes se réfugient dans les montagnes où ils conservent une certaine autonomie.

Au Xe siècle, sous l’influence de l’Empire byzantin, le christianisme fait son apparition, sans toutefois que l’on assiste à une conversion de masse. La Bible ne sera traduite qu’au XIXe siècle. Les Kabardes, peuple voisin déjà islamisé, contribueront à la propagation de l’islam en Ossétie. Suite au traité de Kutchuk-Kaïnardji, les Russes annexent l’Ossétie du Nord en 1774. Les chrétiens admettent facilement la domination russe, tandis que les musulmans résistent à l’avancée tsariste avec d’autres peuples de la région (Kabardes, Ingouches, Tchétchènes, etc.). En 1864, les résistants sont défaits par les Russes, ce qui provoque une émigration importante vers l’Empire ottoman.

Après la guerre Russo-ottomane de 1877-1878, les Ossètes musulmans sont déportés dans leur quasi-totalité vers l’Empire ottoman. Les réfugiés sont installés en Anatolie centrale et orientale, et en Syrie.

En 1922, le régime soviétique divise les Ossètes en deux entités. Ceux du Nord sont rattachés à la Russie et ceux du Sud deviennent géorgiens. A la chute du communisme, l’Ossétie du Nord deviendra une République autonome de Russie, tandis que l’Ossétie du Sud proclamera son indépendance en 1990, entraînant plusieurs conflits avec la Géorgie, dont celui de 2009.

L’ossète est une langue de la famille indo-européenne, du groupe iranien. Il existe plusieurs dialectes, dont l’iron tagaur, qui a donné les bases de l’ossète littéraire. Les différentes formes d’ossète ont été influencées par les langues turciques et caucasiques parlées autour de l’Ossétie. L’alphabet géorgien était utilisé pour l’écrit jusqu’en 1924, puis ce sont les caractères latins qui ont été imposés par les Soviétiques, avant de passer au cyrillique en Ossétie du Nord en 1938 et au géorgien en Ossétie du Sud. Depuis 1954, c’est le cyrillique qui est utilisé au Nord comme au Sud. Les Ossètes de Turquie emploient uniquement l’alphabet latin.

Environ 75% des Ossètes du nord et du sud de l’Ossétie sont chrétiens orthodoxes, attachés à l’Eglise de Géorgie. Le reste est composé de musulmans sunnites. Les deux religions se sont affirmées très tard et les pratiques sont souvent influencées par des cultes antérieurs. La proportion est sensiblement similaire pour les communautés de la diaspora, installées à l’ouest de la Géorgie. Celles de Turquie et du Proche-Orient sont presque entièrement musulmanes.

Aujourd’hui, 500 à 550 000 Ossètes vivent en Ossétie du Nord et environ 50 000 au Sud. Plusieurs communautés habitent également dans le centre de la Géorgie, en Azerbaïdjan, au Daguestan, en Arménie (43 000). La diaspora est importante à Moscou et à Saint-Pétersbourg (13 000), dans les territoires russes du Caucase (25 000), en Asie centrale (18 000), en Ukraine (4 800), en Syrie (50 000), en Jordanie (5 000) et en Europe occidentale (40 000). La plus grande communauté de la diaspora est en Turquie avec environ 150 000 personnes.

form-idea.com, le 3 juin 2021. Avec nos remerciements à Marina Rota.

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