Florence Nightingale
Auteur : Rinaldo Tomaselli
Dite la Dame à la lampe, née le 12 mai 1820 à Florence, Grand-duché de Toscane, décédée le 13 août 1910 à Londres, Royaume-Uni. Florence Nightingale est née le 12 mai 1820 à Florence et est décédée dans sa 91ème année. Pionnière des soins infirmiers modernes, elle a jeté les bases de la profession au milieu du XIXe siècle.
Sa naissance en Italie est due au périple de ses parents à travers l’Europe pendant deux ans. Elle grandit à Romsey dans le Hampshire. Son éducation fut assurée par son père et à l’âge de dix ans, elle parlait le grec, le latin, le français, l’allemand et l’italien.
Elle a 17 ans quand éclate une épidémie de grippe dans le sud de l’Angleterre. Elle se consacre pendant un mois à soigner les malades autour d’elle. Elle ressent un « appel de Dieu » et veut consacrer sa vie à aider les malades et les blessés.
Entre 1837 et 1844, elle voyage en Europe et au Proche-Orient, rencontre des gens influents de son époque et est présentée à la cour de la reine Victoria. Elle milite pour l'amélioration des soins médicaux dans les infirmeries et en 1845, elle annonce à ses parents son intention de suivre une formation, puis de fonder un établissement de soins protestant sur le modèle des sœurs garde-malades catholiques. Ses parents refusent catégoriquement, trouvant indécent qu’une jeune femme de l’aristocratie anglaise devienne infirmière. Une décision irrévocable même en argumentant que les Nightingale étaient des fidèles de l’Église unitarienne (une branche protestante) prônant le progrès social et le devoir d’être au service de la communauté. En 1851, ses parents lui concèdent de suivre une formation de trois mois à Kaiserswerth, près de Düsseldorf en Allemagne, puis l’autorisent enfin à réaliser ses projets. Elle suit plusieurs stages dans des hôpitaux anglais et français, puis au milieu de 1853, dirige un centre de soins à Londres.
« L’Institut de soins aux dames malades », avec ses 27 lits qu’elle dirige, a été créé quelques années plus tôt pour soigner à moindre coût les femmes de bonnes familles ne pouvant payer des soins privés. La même année les tensions entre les puissances européennes montent à propos des rivalités entre les catholiques et les orthodoxes au Saint-Sépulcre à Jérusalem, territoire ottoman. A Pâques 1846, un affrontement entre les deux communautés avait fait une quarantaine de morts et depuis, la situation n’avait cessé de dégénérer. La guerre éclate entre la Russie et l’Empire ottoman auquel les Empires britanniques et français et le royaume de Sardaigne se sont alliés.
Les troupes anglaises commencent à partir au début de 1854 en vue d’attaquer la Crimée. Un camp de transit est établi à Varna en Roumélie où sont rassemblés 60.000 soldats. Les conditions de vie à Varna sont si déplorables qu’environ 20% des militaires sont atteints de dysenterie ou de choléra. Un millier d’hommes meurt avant même d’atteindre le front. Les conditions sont encore pires pour les militaires blessés sur le front. Les hôpitaux de Constantinople où ils sont transférés, sont débordés, d’autres sont aménagés à la hâte, mais l’hygiène est si mauvaise que les pertes en vies humaines atteignent des sommets.
Devant l’ampleur du désastre, Florence Nightingale décide d’organiser une mission humanitaire avec l’appui des autorités anglaises. Le 21 octobre 1854, elle débarque avec une équipe de 38 infirmières volontaires à la caserne de Selim à Üsküdar (anciennement Scutari), où un hôpital militaire a été aménagé, à 550 kilomètres du front.
L’état des blessés est épouvantable. Le manque d’hygiène entraîne des infections généralement fatales. Le personnel est débordé et impuissant, tandis qu’il n’y a rien de prévu pour nourrir les patients. Son équipe commence par nettoyer et désinfecter l’hôpital, puis réorganise les soins et l’alimentation des blessés. Malgré ces mesures, le taux de décès est encore très élevé et pendant l’hiver 1854-55, 4.077 soldats meurent principalement de maladie (typhus, dysenterie, choléra ou typhoïde). Florence Nightingale ne baisse pas les bras pour autant. Elle fait nettoyer les égouts et améliore la ventilation et enfin le taux de mortalité diminue brusquement.
A son retour en Angleterre en 1857, elle est accueillie comme une héroïne. Elle a contribué de façon directe ou indirecte à sauver des milliers de vies pendant la guerre. Elle continuera sa mission en Grande-Bretagne et dans le reste de l’Europe en écrivant des rapports sur les soins, sur l’alimentation et l’hygiène dans les hôpitaux en temps de paix ou en temps de guerre. Entre 1859 et 1869, elle ouvre plusieurs écoles d’infirmières et de sages-femmes. Elle passe le reste de sa vie à écrire sur les soins et encourage le développement de la profession d’infirmière / infirmier dans sa forme moderne. Certaines de ses publications ont été écrites dans un anglais simple pour une meilleure compréhension. Une partie importante de ses œuvres, a été publiée après sa mort.
On appelait Florence Nightingale « la Dame à la lampe » parce qu’elle faisait des rondes pendant la nuit auprès de ses patients, éclairée d'une lampe à huile.
form-idea.com Istanbul, le 24 juin 2021.