Frida Kahlo

un documentaire émouvant sur Amazon Prime

Beaucoup d’entre nous connaissent le film Frida, consacré à la célèbre peintre mexicaine Frida Kahlo, brillamment incarnée par Salma Hayek. Aujourd’hui, Amazon Prime propose un nouveau regard sur cette icône avec Frida, un documentaire poignant retraçant sa vie à travers ses propres œuvres. Les tableaux de Kahlo y servent de fil rouge, tissant une narration visuelle riche et émotive. Réalisé à partir de photographies d’archives, de vidéos, de peintures et d’animations, ce long métrage impressionne par sa beauté et sa sensibilité. La narration autobiographique est faite d’une voix chaleureuse à l’accent mexicain qu’on imagine être celle de l’artiste (version originale en espagnol).

Ce documentaire met en lumière la force de caractère de Frida Kahlo, son intégrité farouche, mais aussi la douleur physique qui a traversé toute sa vie. Si son destin nous semble aujourd’hui exceptionnel, il ne l’était pas à ses propres yeux. Frida a dû affronter de nombreux obstacles : un corps brisé à jamais par un accident de tramway, les préjugés sexistes de son époque, le mépris mondain de l’élite parisienne, ou encore le vide superficiel du milieu artistique new-yorkais.À cela s’ajoute une douleur plus intime : celle de son mariage avec Diego Rivera, artiste célèbre et amant infidèle. Kahlo l’avait surnommé sapo — crapaud — en raison de son apparence, mais c’est surtout son comportement qui l’a blessée. Elle a longtemps toléré ses nombreuses liaisons, jusqu’au jour où il la trahit avec sa sœur préférée. Une blessure de trop, dans une vie déjà marquée par tant de souffrances.Frida Kahlo n’a jamais réprimé ses désirs, ni dans sa vie privée, ni dans son art. Elle assumait pleinement ses relations, aussi bien avec Léon Trotski qu’avec plusieurs femmes. « J’ai épousé une homosexuelle », disait Diego Rivera, conscient de l’indépendance farouche de sa compagne.Cette liberté, Kahlo l’exprimait aussi sur la toile : « Yo pinto lo que me da la gana » — « Je peins ce qui me plaît ». Ses œuvres, à la fois intimes et brutes, séduisent aujourd’hui par leur authenticité.Engagée politiquement, elle se disait communiste, à sa manière — plus mexicaine qu’idéologique. Sans doute ignorait-elle la brutalité du régime soviétique. Pour elle, la révolte restait avant tout personnelle et profondément sincère.En 2003, lors d’un séjour à Mexico, j’ai visité deux maisons emblématiques du quartier de Coyoacán : celles de Frida Kahlo et de Léon Trotski, voisines sur le plan géographique mais radicalement opposées dans leur atmosphère. Chez Kahlo, tout respire la lumière, la couleur, la créativité. Les murs bleus, les objets populaires mexicains, les peintures et les clins d’œil à la révolution anticléricale témoignent d’un univers vibrant. Quelques rues plus loin, la maison de Trotski impose, elle, une toute autre ambiance : sombre, austère, presque figée. L’ombre de Staline, qui fit assassiner l’exilé russe ici même, semble toujours hanter les lieux. Deux visions de l’engagement politique, deux héritages chargés d’histoire, à quelques pas l’un de l’autre.L’héritage de Frida Kahlo continue d’inspirer, bien au-delà des musées. Lors de son concert à Mexico en avril 2024, Madonna a rendu un hommage appuyé à l’icône mexicaine. Salma Hayek, en invitée surprise, est apparue sur scène habillée à la manière de Kahlo : robe traditionnelle, fleurs tressées dans les cheveux, mais avec une touche pop assumée.La reine de la pop a salué celle qu’elle considère comme une muse intemporelle : « Merci, Frida Kahlo. » Un clin d’œil à la liberté, à la force et à l’audace d’une femme que le temps ne semble jamais pouvoir effacer.

Artisans, créateurs et grandes marques s’en inspirent — ou l’exploitent — pour vendre. Son visage orne des sacs, des t-shirts, des bijoux, des carnets. Symbole de force, d’authenticité et de rébellion, Frida est devenue une icône pop… parfois bien loin de ses combats réels.

São Paulo – Brésil

Mexico, Mexique

Reims – France

Barcelone (Catalogne), Espagne

Saint-Remy-de-Provence, France




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