Chronique d'une Révolution : Ukraine 2013-17
1. Le langage des médias britanniques et français
Auteur: Pierre Scordia
Les médias britanniques et français s’intéressent particulièrement à la stratégie de Vladimir Poutine, à sa politique et à sa machine de propagande. On pourrait dire qu’il y a paradoxalement admiration et révulsion pour le président russe.
En ce qui concerne l’Ukraine, il y a une méconnaissance du pays qu’on présente comme divisé. La frontière politique est calquée sur la frontière linguistique. Odessa par exemple est perçue comme une ville profondément clivée alors que les sondages montraient dès le départ que le séparatisme n’attirait qu’une infime fraction de la population. Cette erreur est due à l’influence de la vision de Vladimir Poutine qui associe les russophones aux Russes. De nombreux experts (Andriy Protnov, Laas Leivat, Peter Dickinson, Timothy Garton Ash, Howard Arnos) ont noté que les médias européens, en particuliers allemands, britanniques et français, reprenaient la terminologie utilisée par la propagande du Kremlin. Ainsi parle-t-on de séparatistes ou de rebelles pro-russes comme s’il s’agissait d’une guerre civile alors qu’on aurait affaire plutôt à un conflit orchestré par la Russie. Par contre, les médias occidentaux ne reprennent pas les termes employés par le gouvernement ukrainien (terroristes, opérations anti-terroristes).
Les journalistes britanniques et français emploient le terme plus neutre « crise ukrainienne » quand ils traitent du conflit armé dans le Donbass puisqu’officiellement, il n’y a pas de guerre entre la Russie et l’Ukraine, que ce soit à Kiev ou à Moscou. Le journal The Independent déplore que les dirigeants occidentaux refusent de parler d’invasion, ils préfèrent les mots « agression » ou « incursion ».
Pour résumer au mieux l’interprétation des journalistes anglais et français, nous prendrons comme fil conducteur la vision du prestigieux magazine britannique, The Economist, revue qui résume très bien la vision occidentale et libérale de la crise ukrainienne tout en restant soucieux d’informer sur les différentes interprétations qui parfois vont à l’encontre de celle de ce média.
FΩRMIdea Paris, le 6 juillet 2017.
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