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Auteur : Rinaldo Tomaselli

La Kalmoukie est une petite république autonome de Russie où les Kalmouks constituent la moitié de la population du pays. Cependant on trouve des Kalmouks en Chine, en Mongolie, en Russie et au Kazakhstan, tandis qu’une diaspora existe en France, en Bulgarie, en Turquie et aux Etats-Unis. Les Kalmouks sont des Mongols originaires de Djoungarie (Chine actuelle). Une de leurs tribus, quitte la région en 1616, pour atteindre les steppes de la Volga en 1632 où elle fonde le khanat des Kalmouks. Les Russes s’emparent du territoire et en 1771, 170 000 Kalmouks décident de retourner en Djoungarie. Constamment attaqués par les Russes, seulement 120 000 d’entre eux, parviendront à rejoindre la vallée de l’Ili.

Les Kalmouks restés entre la mer Caspienne et la mer Noire, seront sédentarisés et en partie, russifiés. A la fin du XIXe siècle, la population kalmouke sous autorité russe, sera de 200 000 personnes. Au début du XXe siècle de nombreux Kalmouks engagés aux côtés des Russes Blancs, se verront persécuter par le régime communiste. Plusieurs dizaines de milliers de Kalmouks réussirent à s’enfuir à partir de la mer Noire, vers la Bulgarie, l’Empire ottoman et la France (plus tard, aux Etats-Unis).

En 1920, les Soviétiques créent un territoire autonome kalmouk, qui sera érigé en République autonome en 1935. Ayant souffert de persécution religieuse, quelques centaines de Kalmouks rejoignent l’armée allemande. Ils pourront émigrer à partir de l’Allemagne, en 1951, vers les Etats-Unis et la Turquie. En représailles, Staline ordonne la déportation de la totalité des Kalmouks. Entre le 28 et le 31 décembre 1943, 93 139 personnes sont déportées en 46 convois ferroviaires vers la Sibérie et l’Altaï. En 1957-8, la République autonome est rétablie et les Kalmouks survivants seront autorisés à retourner dans leur pays.

Déportation des Kalmouks ordonnée par Staline

Les Kalmouks sont au nombre de 156 000 en Kalmoukie et forment 53% de la population de cette petite république, qui compte également des Russes, des Tatars, des Avars, des Allemands, des Kazakhs, des Ukrainiens, des Darguines, etc. Depuis le début des années 1990, quelques centaines de Kalmouks de Chine sont venus s’y installer.

Les Kalmouks sont le seul peuple d’Europe de religion bouddhiste. Il existe cependant de petites communautés orthodoxes en Kalmoukie et musulmanes sunnites au Kirghizstan et en Turquie. Ceux installés en France et aux Etats-Unis, ont pour la plupart, adopté le christianisme. Jusqu’en 1944, Belgrade avait une petite communauté kalmouke qui possédait un temple bouddhiste. Il se peut que certains Kalmouks soient ralliés aux communautés bouddhistes-tibétains de Turquie. Selon le Centre PEW de Recherches basé à Washington aux Etats-Unis, 40 000 personnes se réclameraient du bouddhisme en Turquie (2010).

La langue kalmouke est d’origine altaïque, du groupe mongol. Elle s’écrit en cyrillique en Kalmoukie et avec l’alphabet mongol en Mongolie et en Chine. La tradition littéraire des Kalmouks remonte au XIe siècle.

La communauté kalmouke de Turquie n’est pas nombreuse, il pourrait s’agir de quelques milliers de personnes disséminées dans les colonies caucasiennes d’Anatolie, particulièrement dans les provinces de Düzce, Balıkesir, Sakarya et Kocaeli.

Note de l’éditeur: il faut savoir que de nombreux Kalmouks ayant en mémoires les atrocités commises par le régime soviétique s’opposent à la guerre en Ukraine. Le 7 mars 20222, le congrès du peuple Airat-kalmout a exprimé sa solidarité avec la nation ukrainienne et a demandé le retrait des troupes de l’armée russe d’Ukraine.