CHRONIQUE D’UNE RÉVOLUTION : UKRAINE 2013 – 17

5. L'enjeu de la perle de la Mer Noire : Odessa

Couverture médiatique en France et Grande-Bretagne

Auteur: Pierre Scordia

Dans les affrontements à Odessa qui ont fait plus de 40 morts (dont la plupart furent brûlés), les manifestants pro-russes n’étaient pas innocents selon The Economist, beaucoup étaient payés par le candidat pro-russe à la mairie d’Odessa, Hennadiy Trukhanov. Odessa est la ville de tous les trafics donc il n’est pas difficile d’engager des provocateurs pour une journée. Cependant, la revue britannique dans son article du 8 mai 2014 affirme que l’autre parti, celui du candidat opposant Trukhanov, Aleksandr Dubovoy, a lui aussi payé des fauteurs de troubles. Dubovoy et son leader, Yulia Tymoshenko auraient eu intérêt à saboter les élections présidentielles que celle-ci ne pouvait gagner. De plus, on critique le manque de transparence du gouvernement ukrainien qui a fait preuve de mauvaise volonté pour faire toute la lumière sur la tragédie d’Odessa. Idem pour ce qui est du massacre sur la place Maidan où 82 militants ont été abattus.

Un an plus tard, The Economist revient sur cette affaire d’Odessa et déplore qu’il y ait eu peu de progrès dans l’enquête sur l’incendie qui a servi de prétexte aux rebelles de l’Est pour justifier leur violence. Pour le magazine, les autorités ukrainiennes entravent le travail de la justice car sur les 22 personnes inculpées, seul figure un militant pro-ukrainien. Quant à la police odessite, on dit que la corruption prend le dessus sur tout respect du droit.

Toutefois, grâce à la politique d’arrestation, de dénonciation et d’intimidation, les autorités ont évité l’émergence d’une République populaire de Bessarabie. On parle d’une alliance entre les groupes d’auto-défense (nés de la Révolution de Maidan) et le monde nébuleux de la mafia odessiste. A cela, The Economist mentionne un autre facteur stabilisateur qui est celui de l’amour d’Odessa dans les deux camps et la méfiance envers toute autorité. Les russophiles d’Odessa refusent que leur ville connaisse le même sort que celui des oblasts de Donetsk et de Lougansk.En conclusion, le magazine dit que la paix à Odessa reste fragile et qu’il suffit d’une étincelle pour que la situation explose.

 

A noter que la BBC dénonce l’interprétation russe des événements d’Odessa, qui ne fait aucune mention des agissements des voyous pro-russes contre les activistes pro-ukrainiens avant que l’incendie n’ait lieu.

Le Huffington Post donne une image plus positive d’Odessa et de l’Ukraine en général. On parle des changements qui ont lieu dans la ville avec la réforme de la police, de la douane et des actions prises par le gouverneur dynamique de l’Oblast d’Odessa, Mikheil Saakashvili. Selon Mediapart, réformer Odessa reste néanmoins une tâche titanesque.

FORM-Idea Paris, le 23 juillet 2017.  Read this article in English

Photos ©Pierre Scordia

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